19 Sep

4 Prix Gémeaux pour « Je voudrais qu’on m’efface »

‚‚Hier, Je voudrais qu’on m’efface est repartie avec 4 Prix Gémeaux dont : meilleur acteur pour Jean-Nicolas Verreault, meilleur scénario pour Florence Lafond et moi, meilleure réalisation et meilleure série.

J’ai été pris de court quand on m’a nommé, j’étais en train de repenser à mes remerciements parce que Marco venait juste de dire tout ce que je voulais dire (on s’était pas consulté, comme un vieux couple qui veut se garder des petites surprises, t’sais!) Donc, j’ai jumpé sur la scène (défi ridicule relevé) et j’ai fait ça plus bref.

Le cœur gros qui battait d’amour, voici ce que je voulais dire (c’est long, mais c’est important) :

Merci au Fonds indépendant de production (Claire Dion), Fonds Bell (Chantal Côté), à l’équipe d’ICI Tou.tv Radio-Canada (Sophie Côté, Gentiane Lemieux-Sabourin et Sophie Bégin, c’est une relation précieuse qu’on partage), à CineGround, à SLA Location, à PEAK., à Studio O-Son et à mes précieux amis de la Maison Haïti.

À ma gang chez Babel films : Philippe, Mathieu et Marco, je vous aime. Je suis fier de ce qu’on créer, de ce qu’on défend, de ce qu’on rêve. Ensemble, on a gagné un total de 10 prix Gémeaux, tous pour des projets qui ont une valeur sociale importante (Les poussières de Daech, Les Rose, Écrivain public et cette série).

À Marco : on fait des films depuis 18 ans (genre 2004 avec une caméra photo qui avait un mode vidéo), notre collaboration est maintenant majeure (et double vaccinée). Comme dit plus haut, on est comme un vieux couple qui s’obstine parfois pour rien parce qu’on dit la même chose, mais en fin de compte, faire ces projets démesurés, pertinents et street (brappp brappp) avec son meilleur ami du secondaire (sak pasé GV!), c’est un immense et précieux privilège. T’es un sacré producteur qui donne toujours la priorité à la création, t’es un warrior qui ne va pas arrêter tant que la job est pas terminée et bien faite. Je ne serais pas là sans toi, tu m’as sauvé souvent sans le savoir, j’te l’ai peut-être pas assez dit pis ça j’m’en excuse. Cette année, ça a été tough pour toi, je suis donc encore plus heureux que cette victoire t’arrive.

À ma partenaire d’écriture, Florence : quand on s’est mis à jaser de cinéma et d’enjeux sociaux lors du tournage d’Écrivain public en 2017, je voulais déjà collaborer avec toi même si toi t’avais pas l’air de comprendre pourquoi je te proposais ça (vu que t’étais scripte sur le plateau). J’avais le feeling qu’ensemble, on pouvait faire quelque chose de grand. J’ai eu raison de le penser. C’est un immense plaisir d’écrire avec toi et de te voir briller. Ça me touche aussi que tu me fasses confiance de porter tes et nos mots à l’écran. J’espère que ça va continuer encore longtemps question qu’on nous appelle (très humblement, ha ha) les Dardenne/Loach du Québec.

Si tout ça se peut, c’est bien parce qu’il y a eu ce livre au départ. À Nana Barbeau-Lavalette : merci pour ton livre, ton empathie, ta poésie et surtout ta confiance. Demander à une artiste aussi imposante que toi (qui réalise aussi) les droits d’adaptation de son roman, c’est intimidant. Je t’en serai toujours reconnaissant.

À Audrey, mon amoureuse : merci d’être celle qui lit et voit tout en premier, qui m’aide à filtrer et peaufiner, qui me garde droit, qui voit souvent la moins belle facette de qui je suis et qui me fait toujours voir plus loin que mes propres vérités. Un jour, au générique, faudra bien le créer ce poste qui est si important. Je t’aime.

À ma très chère équipe : j’le sais, on fait la même qualité qu’à la TV traditionnelle ou qu’au cinéma, mais avec des budgets si petits petits. Quand vous embarquez dans un tel projet, vous êtes des investisseurs. Je vous en serrai toujours reconnaissant. Merci Fanny Gauthier (direction artistique), Philippe St-Gelais (direction photo, bromance # 1), Perle Lefebvre (costumes), Marianne Pelletier (maquillages, coiffures), Joseph Marchand (musique), Thierry Bourgault D’Amico (son, bromance # 2) et Michael Binette (son), Benoît Marquette (assistant réal, bras droit), Justin Richard-Dostie (montage), ma précieuse soeur Priscillia Piccoli (photographe, making of), Judith Brès (scripte édition) ainsi que tous·tes les autres, j’ai hâte de vous retrouver.

À mes comédiennes et comédiens :

Jean-Nicolas, t’es un grand créateur. J’ai appris mon métier à tes côtés. La façon dont tu incarnes tes personnages est une leçon à chaque fois. Ce prix que tu as gagné, je suis fier que ce soit pour cette série. Notre duo a 10 ans, je nous en souhaite encore longtemps question de faire des projets qui nous obligent de nous dépasser ensemble. Je t’aime mon chum.

Ju Perreault, tout ce que je voulais, comme un p’tit étudiant encore à l’université, c’était de faire comme Podz. J’trouvais dont ça incroyable Minuit, le soir. Pis je te trouvais dont bien bonne. Quand on a collaboré ensemble, c’est comme si j’avais trouvé ma grande sœur. Quand on collabore, c’est si simple et facile. Ça laisse toute la place pour viser grand et de prendre des risques. Ce que tu as fait avec le personnage de Meg est magistral et d’une grande finesse. Merci pour ta confiance pis ton amitié.

Schelby, le talent que tu possèdes à ton âge m’impressionne depuis le début. T’es une Queen, tout le monde le dit pis c’est vrai. T’es une actrice intelligente, incarnée et qui se tient droite. Tu as défendu le rôle de Louise avec tout l’amour qu’elle méritait. C’était tough et risqué, mais avec toute la violence faite aux femmes, je suis tellement fier qu’elle existe et qu’elle soit une voix. Merci pour ta confiance, tes inputs créatifs au scénario et cette amitié entre nous qui rend notre collaboration si vivante et respectueuse.

À Charlee-Ann, Sarah-Maxine et Malik : vous savez pas comment je suis fier de vous et de vous connaître. C’est votre premier grand rôle et vous avez déjà une nomination chaque. Personne ne peut vous l’enlever. Le monde de demain vous appartient et je suis rempli d’espoir de savoir que vous allez le modeler à votre façon. J’ai le goût d’écrire 8 saisons de cette série juste pour grandir et vieillir avec vous.

Aux autres talentueux·ses comédiens·nes : Anglesh (my bro!), Roberto (vieux chum!), Marie-Evelyne, Jocelyn, Jean, Jade, Fred, Fabiola, Isabel, Michel, Tracy Marcelin, Catherine, Shawn, Hubert, Stuart, Marianne. Juste du plaisir de faire ça avec vous. Je vous aime.

Finalement, la question qu’on pose dans la série, c’est : est-ce que nous sommes prisonniers de l’environnement dans lequel nous grandissons? Est-ce que nous allons reproduire tout ce que nous avons connu? On juge une société de comment elle traite ses plus vulnérables, encore faut-il les voir et savoir qu’ils existent et souffrent en silence. Je sais, je chiale, ça peut sembler moralisateur, mais crisse, c’est vrai pis il faut se le rappeler pour affronter nos propres contradictions. J’suis super privilégié, j’ai tout eu, dont des parents en or. J’ai pas le droit d’observer en silence.

Pour reprendre les sages paroles de Propagandhi (un punk dans l’âme) : «And yes, I recognize the irony that the very system I oppose affords me the luxury of biting the hand that feeds. But that’s exactly why priviledged fucks like me should feel obliged to whine and kick and scream – until everyone has everything they need.»

Je veux un monde avec plus d’empathie, plus d’équité et plus de justice sociale.

Aux gens de Saint-Michel.

Je vous aime.

Ce prix est pour vous.

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