Sortir du mur. Fermonter sa vie.

« Sortir du mur. Fermonter sa vie. »

Voici ce qu’on m’a écrit sur Facebook et je l’ai bien ris parce que sincèrement, avec le gris que le mur a, il fait bien se trouver une raison pour agrémenter sa journée…

18 décembre : C’est notre journée sans voiture où nous allons visiter les environs de la ville, notamment le mur long de 1,3 km dans lequel se trouve la plus grande partie des habitants, mais aussi toutes les ressources (épicerie, aréna, école, restaurant, hôtel et le bar Fer Tek populaire pour ses danseuses nues… la classe quoi.

Évidemment, comme tout bon touriste classique de Fermont (et croyez moi, ils ne sont pas nombreux…), on a fait le tour du centre d’achat et des couloirs menant aux appartements dans le mur. C’est laid et triste. à 1300 km de Montréal, tu es confiné à un appartement dans un soit-disant centre d’achat. C’est ce qu’on nomme l’ironie de la vie. Il y a tout dans le mur: écoles, piscines, bowling, aréna, gym, appartement, 2 restaurants, une épicerie, une SAQ, quelques magasins et 2 bars. C’est étrange. Ça se décrit pas et en 30 minutes, bien lentement, tu as fait le tour. Donc, ma question: qu’est-ce qui te pousse à venir ici pour toujours? L’argent n’est pas une bonne réponse dans mon livre.

On quitte le mur pour atteindre le Mont Aviault qui donne une vue sur la ville parce qu’après notre visite du mur, disons qu’un peu d’air frais fera du bien. Il y a beaucoup des neiges et c’est ma première fois dans une forêt de type taïga. Les arbres sont plus petits et on y rencontre que des conifères à l’exception d’arbustes et de bouleaux à papier. La neige est abonnante, au point où tout semble figé dans le temps. J’admet que c’est particulièrement unique en son genre. Une fois au sommet, à 850m et des poussières, le soleil se prépare à ce coucher et nous offre un magnifique spectacle que seules les photos peuvent moindrement vous décrire ce qu’on voyait!

La noirceur tombe rapidement. Il est à peine 16h00 et déjà, le ciel est noir. Directement chambre de l’hôtel pour se changer et relaxer. La soirée se poursuit plus tard au bar-restaurant le Zonyx.  On apprend que la serveuse vient d’arriver à Fermont et elle trouve ça bien chouette. Elle va y rester tant qu’elle est en couple et peut-être même plus longtemps. Elle ne sait pas dans quelle prison elle vient de mettre les pieds. Il y a une minorité visible: un alégrien y travaille depuis 1 mois. Il a vécu à Montréal pendant 6 mois un peu avant. Donc, on parle de quelques mois en Amérique et il est là, présentement, près du 53e parallèle, à Fermont, la ville la plus nordique du Québec. Il va de soit qu’il nous dis qu’il a très hâte de retourner chez lui. Mais bon, son père est géologue et il travaille pour la mine. Histoire rendue quasi-clichée.

À notre sortie du bar, un minier ravagé par l’alcool et la cocaïne (on l’apprendra plus tard) nous agresse lorsqu’il voit qu’on a une caméra. Il ne veut pas être filmé, mais il veut absolument nous dire que « Fermont, c’est de la marde, le monde, c’est de la marde. Y’a de la drogue, le monde est triste et que tout le monde croit que c’est bon, mais y’a aussi le monde tout seul, triste qui vont aux totons le soir. » Âgé de la fin quarantaine, notre bonhomme nous suit sans arrêt, nous harcèle carrément et nous prouve que c’est facile de trouver de la drogue, il nous offre même de la coke en plein dans le centre d’achat en face du bar Fer Tek. On s’enfuit du monsieur en question et on saute dans la voiture pour explorer Labrador City et Wabush la nuit. On débarque à quelques endroits et on réalise qu’au Labrador, ils n’ont pas de mur, mais l’architecture et le paysage des villes est un peu plus beau. On comprend à la limite que des gens aiment cet endroit. On termine la soirée une première fois dans un Tim Hortons et finalement, de retour à Fermont, à l’unique Fer Tek en y faisant jouer en double « Le Jardin du Luxembourg » de Joe Dassin créant ainsi un malaise d’ampleur national. Notre séjour à ce bar « mystiquement » dégueulasse durera quelques minutes. Merci de la vie pour ce beau moment de n’importe quoi.

À peine une journée complète au Mur de Fermont pis disons que j’ai hâte de changer de décor.

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